Tabouret en bois massif

105 pièces pour un assemblage qui traverse le temps

Comment garantir la pérennité d’un objet fonctionnel ? C’est la question que Stéphane Thonnard, ébéniste en devenir, s’est posée. Intrigué par la charpenterie nippone traditionnelle, il a conçu et réalisé un tabouret en bois massif composé de 105 pièces… qui s’assemblent sans colle ni clou. Résultat : un curieux objet qui se démarque par sa conception technique et son rapport à  l’esthétisme.

Quel est le point de départ de ce projet qui, au premier abord, semble quelque peu farfelu ? « J’étais intrigué par l’objet qu’est le tabouret », explique Stéphane Thonnard, « il s’agit d’un objet commun et symbolique à la fois. Il fait partie de l’univers de l’ouvrier, nous sommes donc très loin du fauteuil design servant à se prélasser. » Aussi, un tabouret se doit de supporter une masse en mouvement. « Je souhaitais étudier la façon dont la masse se répartit dans la structure. »

Concept à l’influence nipponne

Alors, pourquoi concevoir 105 pièces pour un objet qui se veut fonctionnel ? « Pendant mes recherches, j’ai eu un coup de cœur pour la charpenterie traditionnelle japonaise. Les temples nippons sont de véritables mines de connaissances qui traversent le temps. Ces assemblages très complexes sont capables de supporter des charges impressionnantes et on retrouve une véritable volonté de pérennité dans le travail des artisans. Aujourd’hui encore, chaque pièce peut être remplacée sans dénaturer la structure ». Une technique qui demande énormément de temps et de précision et que Stéphane a miniaturisé à l’échelle de son projet.

Sans colle, ni clou

Tel les temples nippons, ce tabouret en bois massif a été réalisé sans colle, ni clou. Chaque pièce peut être démontée, et remplacée au besoin. L’objet peut dès lors traverser le temps. Cette philosophie de durabilité s’accompagne également d’un esprit de découverte. En effet, Stéphane Thonnard a pris le parti de ne pas utiliser de machine CNC. « Je ne rejette pas l’outillage numérisé », explique Stéphane Thonnard, « celui-ci apporte une vitesse de réalisation et une précision incroyable. Cependant, j’ai abordé ce projet comme une étude continue. Je suis donc parti à la découverte de la matière, à l’aide d’outils traditionnels ». Une approche qui lui a également permis d’appréhender son métier sous un autre angle.

500 jours

Inscrit dans une volonté de compréhension de son métier, la conception du tabouret a commencé, en août 2015, par de très nombreuses recherches. « J’ai alors décidé d’opter pour le hêtre », ajoute Stéphane Thonnard, « il s’agit d’une essence locale et peu onéreuse que j’apprécie travailler. Aussi, cette essence n’est pas considérée comme esthétique. Il m’est donc venu une certaine envie – et curiosité – de la mettre en valeur ». En juin 2017, après près de 500 jours, Stéphane achève les finitions de son tabouret. « À nouveau, je ne souhaitais pas détériorer la matière. J’ai donc fait uniquement usage de techniques réversibles ».

3 étapes de finitions

Afin de créer un rendu naturel, réversible et flexible en ligne avec son concept, Stéphane Thonnard est parti du point de vue du restaurateur. Les 3 étapes de finition sont donc les suivantes :

  • Le rabotage manuel et le raclage afin de trancher les fibres plutôt que de les abraser par le ponçage.
  • La pose d’un vernis constitué à partir de la résine Dammar et dilué au terpène d’agrume. Ce vernis, habituellement destiné à la peinture sur toile a posé quelques défis à mettre en application mais présente ses avantages : transparence, souplesse et brillance.
  • Une cire microcristalline vient combler les lacunes du vernis et s’y dilue partiellement.

Et l’esthétique dans tout ça ?

« L’esthétique du meuble est venue en cours de route », commente Stéphane Thonnard. « Ce projet ayant été réalisé dans le cadre de mes études, je devais régulièrement le prendre en photo. Je me suis alors rendu compte que ces clichés mettaient en valeur la beauté de l’objet, qui réside, selon moi, dans les formes sculpturales des assemblages ». L’agencement en mosaïque du plateau apporte la touche d’originalité. Sa constitution en bois de bout et selon des anneaux concentriques rappelle les cernes d’un tronc d’arbre. Quant aux bras et aux pieds, on y retrouve les formes des meubles Louis XV, mais combinées à une volonté de conférer plus d’importance à l’articulation des pièces. Les traits sont donc beaucoup moins fins, mais les assemblages plus robustes…

Ce tabouret connaîtra-t-il une suite ? « Il s’agit, en quelque sorte, d’un projet manifeste. J’aimerais pouvoir en créer d’autres, dans le cadre de mon activité artistique, et par ailleurs trouver un poste d’ébéniste au sein d’une entreprise d’artisanat ! », conclut Stéphane Thonnard.

 

Plus d’infos

Site web : https://www.atelier-des-steppes.be/-stephane-thonnard-

Vidéo explicative :  https://youtu.be/1zZ7KmL7Uec

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