Palais de justice d’Anvers

Palais de justice d’Anvers

Surprenante toiture… en bois

La construction du palais de justice d’Anvers, finalisée voici quelques années à présent, fait partie des grands projets qui marquent le paysage. Au propre comme au figuré car si le bâtiment surprend par son architecture, il a aussi tenté de rendre à la justice une dimension plus humaine. Une volonté qui s’est traduite par l’utilisation abondante du bois dans les espaces accessibles au public.

Au premier coup d’œil c’est naturellement la toiture originale qui attire l’attention. Pour les architectes du projet signé par le bureau britannique Richard Rogers Partnership, le bureau belge VK et le bureau d’ingénierie Arup, elle évoque les voiliers de l’Escaut et les peupliers balayés par le vent si typiques des paysages flamands. Ce repère visuel fort, positionné telle une porte à l’entrée de la ville, ne laisse pas indifférent. Ou comment en imposer sans être imposant.

Transparence

L’un des objectifs de ce projet d’envergure était aussi d’incarner la transparence de la justice, raison pour laquelle tout le bâtiment a été construit de manière à optimiser les apports de lumière naturelle. Ainsi, l’entrée principale est une immense salle (des pas perdus) vitrée qui distribue la circulation vers 6 ailes de 5 étages. Les espaces de bureaux, non accessibles au public, sont situés aux étages inférieurs et dotés de pare-soleil intégrés. Quant aux salles d’audience, elles occupent l’étage supérieur et sont toutes couronnées d’une toiture en « pic » orientée de sorte à laisser entrer la lumière du nord, pour une luminosité plus stable. Chaque « pic » de la toiture correspond donc à une salle d’audience. On en recense 6 grandes et 26 petites.

Du bois pour le public

A l’intérieur du palais de justice, tous les espaces accessibles au public sont dominés par le matériau bois, pour un accueil plus chaleureux. Le type de revêtement de sol permet d’ailleurs de distinguer les zones privées des zones publiques (en bois). Tous les parquets et les escaliers, depuis la salle des pas perdus jusqu’aux salles d’audience en passant par les couloirs, ont été réalisés en ipé. Quant aux salles d’audience, elles sont elles aussi habillées de bois puisque la structure en « pic » de la toiture reste visible.

Coquilles du toit

Derrière sa géométrie singulière, la toiture du palais de justice est un véritable chef-d’oeuvre qui reflète à lui seul toute la philosophie du projet : innovation, prouesse technique et développement durable. Chaque coquille du toit se compose de quatre éléments en bois : deux quadrants supérieurs et deux quadrants inférieurs, qui sont à chaque fois l’image inverse l’un de l’autre.

Construction en plusieurs étapes

La construction de ces différents éléments préfabriqués en atelier s’est déroulée en plusieurs étapes. La première a consisté à réaliser le cadre métallique extérieur devant recevoir les coquilles en bois. Une fois montée, la structure métallique a été recouverte d’une couche de peinture ignifuge puis d’une couche de finition décorative.

La seconde étape a porté sur la réalisation des coquilles en bois, fruit de l’assemblage ingénieux d’un grand nombre de planchettes d’épicéa de 25 mm d’épaisseur sur 180 mm de large (sur 7 à 10 couches) à l’aide de vis et de colle pour obtenir des poutres lamellées imbriquées les unes dans les autres selon une forme de paraboloïde hyperbolique, ce qui signifie qu’aucun élément des coquilles n’est plan. Au total, les coquilles se composent de trois couches d’éléments linéaires croisés/tressés (poutres), dont la dernière couche reste visible à l’intérieur.

Une fois terminées en atelier, les coquilles en bois ont été transportées par bateau jusqu’à proximité du palais de justice pour ensuite être assemblées sur place au cadre en acier via des plaques de liaison boulonnées sur des faîtes soudées sur les buses en acier. Une fois l’opération terminée, les quadrants ont été recouverts d’une isolation de 12 cm de laine minérale en deux couches, d’un revêtement imperméable à haute résistance à la corrosion et d’une protection contre la vapeur. Vu l’inclinaison du toit, tous les joints reliant les différents éléments du revêtement du toit ont dû être soudés en continu.

Poutres tressées

Les poutres « tressées », qui ont constitué l’un des principaux défis de ce projet, ont été réalisées par les collaborateurs de la société allemande Merk Holzbau, qui avait délégué une équipe de 30 à 60 personnes en permanence en Belgique pour le montage. 

Plus d’infos:

Richard Rogers Partnership&nbsp:: EN-US>www.richardrogers.co.uk EN-US>

VK : www.vkgroup.be

Arup&nbsp:: www.arup.com

Merk Holzbau&nbsp:: www.merk-holzbau.de

  • Copyright photo : TV RRP/VK/OAP
Code postal : /
Bardage : /
Localité : /
Bois labellisé : /
Fonction : Bâtiment public
Plancher : Ipé
Type de construction : Construction neuve
Parquet : Ipé
Situation : /
Escalier : Ipé
Structure : Epicéa
Menuiserie intérieure : Ipé - Epicéa
Menuiserie extérieure : /
Autre : /

Richard Rogers Partership, Bureau VK et Bureau d'ingéniérie Arup
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